Cet ancien journaliste et consultant, très critique envers le président Macky Sall sur la gestion des ressources en gaz et pétrole, était en prison depuis fin juillet pour offense au président et atteinte à la sécurité de l’État, après des messages très virulents postés sur son compte Facebook. Une affaire qui a fait débat, sur la liberté d’expression dans le pays.
La quatrième demande de liberté provisoire aura été la bonne. Adama Gaye est souriant, en forme, malgré une grève de la faim annoncée pendant sa détention par ses avocats. Celui qui se définit comme « un militant de la transparence » reste sur sa position :
« Ce qui me semble être essentiel, c’est qu’au 21e siècle, la bataille, c’est la lutte pour la préservation des ressources économiques naturelles des pays africains. Donc je maintiens mes écrits et je suis disposé à aller plus loin si besoin. »
Alors quelle sera la suite ? Les accusations sont maintenues. Mais l’un des avocats Maitre Seydou Diagne est confiant : « Au cours des trente dernières années, on n’a vu aucun procès public au Sénégal pour offense au chef de l’État ou pour atteinte à la sûreté de l’État. Donc les dossiers finissent en général en queue de poisson, ce n’est pas pour cette raison que nous n’allons pas nous battre. Ce qui est regrettable c’est de devoir faire la même chose chaque fois qu’il y a des détenus politiques ou d’opinion dans un pays où c’est difficile de savoir quand le président de la République est secrétaire général de son parti ou vice-versa. »
C’est pour cela que des ONG comme Amnesty International Sénégal réclament l’abrogation du délit d’offense au chef de l’État.