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RDC: à Bruxelles, Félix Tshisekedi veut retisser les liens avec l’UE

Pour son quatrième jour de visite en Belgique, Félix Tshisekedi rencontre le président de la commission de l’Union européenne, le sortant Jean-Claude Juncker. Les relations entre l’UE et son prédécesseur, Joseph Kabila, s’étaient considérablement tendues à la fin de son deuxième et dernier mandat. Le représentant de l’Union européenne à Kinshasa avait même été expulsé. Il n’y a plus d’appui budgétaire direct. Or, c’est avec le même Joseph Kabila que Félix Tshisekedi est aujourd’hui en coalition. Mais s’il veut tenir ses promesses, le nouveau président congolais a besoin du soutien de son partenaire européen.

Le président congolais l’a dit aux entrepreneurs belges, il espère que la Belgique lui servira de porte d’entrée pour reprendre la coopération avec l’Union européenne. Avant même d’être proclamé vainqueur, le candidat Félix Tshisekedi s’était offusqué sur les réseaux sociaux de l’expulsion de l’ambassadeur de l’Union européenne en plein processus électoral. Il avait promis de le rappeler dès son « élection prochaine » et de rouvrir la « maison Schengen ». Ça reste à ce jour le dernier message sur son compte twitter.

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C’est fait pour la deuxième promesse, même si la « maison Schengen » a changé de nom, concession faite au camp de son partenaire, Joseph Kabila. Quant à la première promesse, en août dernier, l’ambassadeur Bart Ouvry n’avait été autorisé qu’à revenir au Congo que pour dire au revoir, étant nommé au Mali.

Besoin de l’aide européenne

Mais Félix Tshisekedi ne cache pas qu’il a besoin de l’aide de ses partenaires pour apporter le changement promis. Or, du côté de l’Union européenne, parmi les organisations les plus critiques du processus électoral, les États membres restent divisés : d’un côté ceux qui souhaiteraient soutenir le nouveau chef de l’État, de l’autre ceux qui redoutent de voir la coalition pro-Kabila prendre le dessus.

Dans une interview accordée au journal belge Le Soir, Félix Tshisekedi a plaidé pour un assouplissement des sanctions imposées par l’UE aux proches de Joseph Kabila. C’est un autre sujet de débat parmi les États membres.

Rendre hommage à la diaspora

Autre temps fort de la visite de Félix Tshisekedi en Europe, hier, mercredi 18 août au soir, un grand meeting devant la diaspora congolaise. Plusieurs milliers de personnes étaient réunies dans l’une des salles du palais Heysel, beaucoup de militants de son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), venus de toute l’Europe pour voir leur président.

Finalement pas de questions-réponses, Félix Tshisekedi a plutôt voulu leur rendre hommage : C’est l’histoire d’un fils d’opposant politique, exilé, qui devient président de la République. C’est le chargé d’affaires de l’ambassade du Congo en Belgique qui le raconte en guise de mot d’introduction. Dans la salle, certains ont attendu plus de 5 heures pour vivre ce moment. Debout sur leurs chaises, ils l’immortalisent à l’aide de leur téléphone portable. Félix Tshisekedi : « Je tiens à vous remercier chaleureusement, vous qui m’avez vu naître politiquement. Croyez-moi, chers compatriotes, peu importe le temps que vous prendrez pour rentrer au pays, il y aura toujours une place pour chacun d’entre vous chez nous ».

Dans son discours, Félix Tshisekedi multiplie les promesses, toujours les mêmes, sur l’éducation, la santé, les infrastructures, l’agriculture. Mais il en fait une qui touche ce public plus que les autres, celle de réaliser le rêve de son père : « Nous avons le devoir de continuer ce combat jusqu’à l’instauration d’un État de droit dans notre pays. Ce vœu cher à notre grand combattant, l’immortel Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Je ne suis pas un dictateur et je ne veux pas qu’on fasse de moi un dictateur. »

« Nous allons nous réapproprier l’initiative de la vente et de la rente de nos propres minerais »

Au fil de son discours, Félix Tshisekedi insiste aussi sur la réforme du secteur minier de son pays : « C’est vrai que les mines nous ont causé beaucoup de malheurs, mais c’est surtout parce qu’il n’y avait aucune organisation sérieuse dans ce secteur. On a préféré ruiner l’économie minière. Donc, nous allons remettre de l’ordre en nous conformant aux lois en vigueur […] . Nous allons nous réapproprier l’initiative de la vente et de la rente de nos propres minerais. J’en ai assez que les mines congolaises, la terre congolaise ne servent que de terre d’extraction. Maintenant, il est temps aussi que ce soit une terre de transformation. »

En guise de conclusion, le président congolais reprend cette phrase qui, depuis son investiture, lui est scandée par ses partisans : « N’oubliez pas ce que papa disait, c’est le peuple d’abord. »

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