La justice est totalement paralysée cette semaine au Cameroun en raison d’une grève très suivie des avocats, qui dénoncent les entraves à l’exercice de leur métier.
Lancée le lundi 16 septembre par le barreau du Cameroun, le mouvement de grève devrait durer au moins jusqu’à vendredi. Les avocats demandent une consolidation du droit à un procès équitable. « Il y a trop d’entraves », explique maître Christian Daniel Bissou, le président de la Commission des droits de l’homme et des libertés du barreau du Cameroun.
« Les avocats du Cameroun estiment qu’ils n’arrivent pas à travailler, qu’il existe un certain nombre d’entraves, déclare Christian Daniel Bissou. Ils veulent aujourd’hui avoir accès à leur client dans différents centres de détentions, avoir des conditions de travail qui permettent le libre exercice. Ils veulent cesser d’être malmenés et gardés à vue. Hier [lundi 16 septembre] encore, un certain nombre de confrères ont fait l’objet de violence à Buéa et à Kumba dans des unités de police et de gendarmerie, ce qui prouve que ces entraves continuent. Il y a un véritable ras-le-bol. Il n’y a pas de démocratie sans justice mais il n’y a pas de justice sans avocats. »
En raison de cette grève, le procès de sept militaires accusés d’être impliqués dans l’exécution de deux femmes et leurs enfants dans le nord du pays a été renvoyé au 21 octobre par le tribunal militaire de Yaoundé.
►Les avocats camerounais protestent contre les entraves à leur profession