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Érythrée: 18 ans de désespoir pour les proches des victimes du 18 septembre 2001

Ce mercredi 18 septembre est un « jour noir » pour beaucoup d’Érythréens, notamment pour les proches des réformistes et des journalistes incarcérés le 18 septembre 2001, dans la grande rafle ordonnée ce jour-là par les autorités.

Leur tort aux yeux du gouvernement : avoir critiqué le leadership du tout-puissant président Issayas Afewerki et demandé des réformes démocratiques. Depuis ce jour, aucun prisonnier n’a été inculpé ou présenté à un tribunal, ni même obtenu de rentrer un contact avec leur famille.

Pour ces derniers, c’est donc « le désespoir » qui prédomine, comme l’explique Vanessa Tsehaye, nièce du photojournaliste et cinéaste Seyoum Tsehaye, et fondatrice de la campagne « One Day Seyoum ».

« Dix-huit ans, c’est presque une vie, déplore-t-elle. Un enfant a le temps de devenir un adulte dans ce laps de temps. C’est d’autant plus difficile qu’on n’a aucune nouvelle. On ne sait pas s’ils sont vivants ni s’ils vont sortir bientôt. C’est donc un jour noir pour les familles des prisonniers érythréens éparpillées dans le monde entier. Et tous ceux qui connaissent un peu notre pays savent que le dialogue est impossible avec le régime érythréen. »

« Rien d’autre qu’une pression continue peut déboucher sur quoi que ce soit. Il n’est pas question de négociation, c’est tout simplement une exigence. Et il est important de marquer symboliquement cette journée », estime Vanessa Tsehaye, pour qui entretenir cette douloureuse mémoire est indispensable.

« Je me souviens d’une chose que la femme de mon oncle a dit : ça l’a sauvé de voir que les combats de son mari n’avaient pas été oubliés, qu’il n’avait pas lutté en vain, raconte-t-elle. Voir que ses combats sont perpétués dans le monde entier, grâce à la préservation de sa mémoire. Il y a beaucoup de blessures à guérir. Et je pense qu’une grande partie du remède, c’est de maintenir vivant le combat des prisonniers, et montrer que ce combat n’a pas été vain. »

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