Au Sénégal, la mobilisation pour la transparence dans la gestion des contrats de gaz et de pétrole a repris ce vendredi 13 septembre. La plateforme Aar Li Nu Bokk créée dans la foulée d’une polémique autour du frère du président Macky Sall dans l’attribution de concessions d’hydrocarbures, avait appelé à une marche. À Dakar, il n’y avait pas foule : une centaine de participants seulement. Mais des manifestants déterminés.
Un refrain s’invite dans la manifestation : « Ana Aliou ». Traduction: « Où est Aliou » ? Aliou Sall, le frère du président, mis en cause par la plateforme Aar Li Nu Bokk. C’est le rappeur Fou Malade du collectif « Y’en a marre » qui met l’ambiance, avec un autre slogan : « Sunu 400 000 ».
« Chaque Sénégalais se dit, en fait, que le montant qui est reproché à Aliou Sall, s’il est divisé par le nombre d’habitants, chacun aura 400 000, c’est pourquoi chacun demande ses 400 000 », explique-t-il.
Et chacun sa banderole dans ce collectif hétéroclite, qui regroupe partis politiques et mouvements de la société civile, comme les «- gilets rouges ».
Des « gilets rouges » comme symbole
Adji Rama Ndoye en propose à qui veut. « On veut faire les “gilets rouges” pour avoir un peu de visibilité, pour que les gens te voient bien. » A-t-elle pris exemple sur les Gilets jaunes français ? « À peu près. Gilets rouge ou jaune, c’est la même chose », glisse-t-elle. À côté d’elle, Garda Diouf porte aussi un « gilet rouge » « C’est inscrit dessus : “Macky, dégage !” », décrit-il.
Comment expliquer le peu d’affluence à la manifestation ? « Parce que le Sénégalais n’a pas l’habitude de faire du bruit. Vraiment, si on laisse tomber, si on croise les bras, ils vont tout bouffer », estime Garda Diouf, pour qui manifester n’est pas dans les habitudes au Sénégal.
Et les militants d’Aar Li Nu Bokk le promettent, les rassemblements vont continuer, avec les mêmes mots d’ordre.