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Des centaines de Sud-Africaines en colère contre les féminicides

À Johannesbourg, un sit-in était organisé vendredi 13 septembre pour dénoncer les violences faites aux femmes. Avec 3 000 femmes tuées par an, le pays possède des statistiques parmi les plus inquiétantes du monde. Un mouvement a vu le jour il y a quelques semaines.

« Suis-je la prochaine ? » se demandent les Sud-Africaines, après le viol et l’assassinat choquant d’une étudiante de 19 ans dans un bureau de poste du Cap. Plusieurs centaines de femmes se sont réunies ce vendredi à Sandton, le quartier d’affaires de Johannesbourg. Elles se sont retrouvées au petit matin, avec pancartes et mégaphones, pour interpeller les grandes compagnies de Johannesbourg et leur demander de financer la lutte contre ces violences.

L’émotion suscitée par le meurtre de l’étudiante au Cap a permis de mettre l’accent sur la situation des femmes dans le pays, selon Mandisa Kanyile, organisatrice du sit-in : « Toutes les huit heures, une femme est tuée par son partenaire. Cela veut dire que l’on perd trois femmes par jour ! Cela atteint des proportions effrayantes. Moi-même, j’ai été violée, donc je suis directement concernée. »

« Tu ne sais jamais si tu vas rentrer chez toi en vie »

Le président Cyril Ramaphosa a dénoncé publiquement ces violences, mais pour ces militantes, cela ne suffit pas. Lelethu, comme des centaines d’autres manifestantes, demande que les grandes entreprises du pays participent à la lutte : « La situation est terrifiante au quotidien. La dernière fois, j’ai failli me faire enlever dans un Uber ! Tu ne sais jamais si tu vas rentrer chez toi en vie. Et comme on est dans un pays où l’économie contrôle tout, si on veut toucher le gouvernement et changer les choses, on doit d’abord toucher ceux qui ont l’argent. »

Quelques hommes sont aussi présents au sit-in, comme Wilmont, venu montrer sa solidarité : « La situation n’est pas nouvelle, elle perdure depuis la fin de l’apartheid. Aujourd’hui, on veut remettre en question le patriarcat, et le rôle des hommes dans notre société. Il faut que l’on prenne nos responsabilités quant à la situation que l’on a créée, c’est pour cela que c’était important pour moi d’être là aujourd’hui. »

Sur le seul mois d’août, mois de la femme en Afrique du Sud, trente d’entre elles ont été assassinées par leur compagnon, soit près d’une par jour.

► À réécouter : Afrique du Sud: violences conjugales, la parole des hommes se libère [série 3/3]

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