La maison des cultures de Dakar accueille jusqu’au 28 septembre, la première édition d’un festival de musique dédié au « beatmaking ». Les « beatmakers », ce sont des « faiseurs de sons », ce sont eux qui composent les rythmes, dans le rap notamment. Le festival Galsen Urban Beat Fest est l’occasion de mettre en avant ce métier de l’ombre.
Les beatmakers, producteurs de sons, de rythmes, souvent peu connus, méritent d’être mis en lumière pour le rappeur Karismatik Diksa, organisateur du festival : « j’ai remarqué qu’il n’y a pas de scène où l’on pourrait exprimer notre art, le beatmaking, où il aurait sa place à part entière, parce que c’est les rappeurs qui sont au devant de la scène. Mais sans beatmaker et sans un bon son derrière, le rappeur n’est pratiquement rien ».
Un apprentissage sur le tas
Le rappeur et le beatmaker ne vont pas sans l’autre. Le métier s’apprend le plus souvent sur le tas comme c’est le cas du chanteur Mao Sidibé : « je ne maîtrise pas le solfège, je ne connais pas les notes, je ne sais pas jouer d’instrument, mais j’arrive à dessiner les mélodies que je veux à partir de l’ordinateur. Un ordinateur et un casque, ça suffit. Si on a une carte son et un petit clavier, c’est mieux. Même maintenant avec les téléphones on peut faire des beats. Donc c’est très accessible aujourd’hui. »
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Une discipline mais aussi une passion qu’ils veulent partager au plus grand nombre. Au Galsen Urban Beat Fest, Karismatik Diksa vise un public très large : « on veut pas se cantonner au public qui écoute la musique hip hop. On veut ouvrir ça à d’autres horizons, c’est pour cela qu’on essaie d’organiser des shows où les gens peuvent venir en famille ». Le festival ne sera pas juste l’occasion de concert mais aussi de concours de rythmes entre beatmakers, de conférences ou encore d’ateliers de formations à la production de musique.