Le nouveau gouvernement de transition est au travail depuis ce week-end. L’un des chantiers cruciaux sera de remettre sur pied une économie en déliquescence avec une forte inflation, une monnaie dévaluée, un chômage important et des ressources très limitées.
Après avoir été intronisé, le nouveau ministre de l’Économie et des Finances a dévoilé un plan d’urgence. Car malgré la chute d’Omar el-Béchir et les progrès de la transition, les problèmes structurels de l’économie n’ont pas été réglés.
La grogne sociale reste forte. Ibrahim Ahmed Badawi a donc choisi de commencer sur les chapeaux de roue. Le ministre a lancé un plan d’urgence sur 200 jours, partagé en 5 axes : stabilisation économique et des prix, lutte contre le chômage, passage d’un développement humanitaire à un développement viable, enfin renforcement des institutions économiques.
Ancien de la Banque mondiale, Ibrahim Ahmed Badawi est avant tout un technicien et non un politique. Il a toutefois promis la fermeté, avec des mesures réglementaires, voire pénales, pour réduire le coût de la vie. On pense surtout au prix du pain qui avait déclenché la révolution…
Le ministre s’est aussi engagé à restructurer le budget et à augmenter l’effort financier pour que l’Etat remplisse ses obligations de santé, d’éducation et de développement.
Par la suite, pendant les 2e et 3e années de la transition, il souhaite booster les activités à forte valeur ajoutée, en développant les entreprises manufacturières et en diminuant l’exportation des matières premières.
Des défis colossaux alors que le pays subit toujours des sanctions internationales. Le gouvernement utilise aussi la plupart des revenus du pétrole et de l’or pour financer son appareil sécuritaire. Toucher à cette enveloppe risque de créer des remous avec les militaires.