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Présidentielle en Tunisie: les électeurs votent dimanche pour un scrutin ouvert

C'est une nouvelle étape de la transition démocratique : sept millions d'électeurs doivent désigner le dimanche 15 septembre, le successeur de Béji Caïd Essebsi, décédé le 25 juillet à quelques mois du terme de son mandat. Un scrutin au résultat plus qu'incertain.

de notre correspondant à Tunis,

Jamais l’issue d’une élection à la fonction suprême n’aura été aussi imprévisible en Tunisie. Si quelques figures émergent des 26 candidats retenus par l’ISIE (Instance supérieure indépendante pour les élections) sur la centaine de dossiers déposés, impossible de prédire quels seront les deux adversaires du second tour, dont la date n’est pas encore fixée.

Le dernier scrutin présidentiel en 2014, le premier à voir un chef de l’État, Béji Caïd Essebsi, démocratiquement élu au suffrage universel dans le pays, avait fini par focaliser les débats entre islamistes et anti-islamistes. Cette fois, les divisons sur la place de l’islam politique dans la cité ont laissé place aux problématiques économiques et sociales. Le débat se focalise également sur la place, le rôle, la survie des réseaux d’influence. Et selon Zied Krichen, rédacteur en chef du quotidien arabophone Le Maghreb, « le danger qui menace notre pays, ce n’est pas la normalisation ou non avec l’islam politique. Mais la normalisation ou non avec les réseaux de clientélismes très peu regardants sur la loi. »

L'émergence du populisme

Le parti conservateur musulman Ennahdha lui-même, à travers son candidat Abdelfattah Mourou, président par intérim de l’Assemblée, ne fait pas campagne sur le sentiment religieux, mais sur la nécessaire relance de l’économie. Une large part de la base populaire de son électorat est aujourd’hui tentée par le sulfureux Nabil Karoui. Emprisonné depuis fin août pour des soupçons d’évasion fiscale et de blanchiment, alors qu’il caracole en tête des rares sondages d’opinion, le fondateur de la chaîne de télé Nessma espère récolter les votes des zones rurales et des régions intérieures.

En dehors des grandes agglomérations, sa popularité à travers différentes tranches d’âges et milieux sociaux ne se dément pas. Bon nombre d’électeurs confient cependant ne pas avoir arrêté leur choix pour dimanche. « Voter pour quelqu’un qui est en prison (dans l’établissement pénitentiaire de la Mornaguia, près de Tunis) n’est pourtant pas évident » affirme Adel, étudiant, la vingtaine, qui s’est inscrit sur les listes électorales pour soutenir Nabil Karoui, « car c�...   

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