Depuis Abou Dhabi, un responsable des forces du maréchal Haftar a refusé toute négociation, alors que le gouvernement de Tripoli (GNA) dénonce « la position hostile » des Émirats arabes unis.
Le contenu, le lieu et le moment. Tout, dans la conférence de presse tenue dimanche par le porte-parole des forces armées de Khalifa Haftar, avait de quoi énerver le gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli.
Le général al-Mismari a déclaré que le temps des négociations était fini. Pour lui, la solution militaire est la seule viable pour restaurer la stabilité dans Tripoli.
Surtout, le porte-parole de l’autoproclamée « armée nationale libyenne » s’est exprimé aux Émirats arabes unis. Le pays du golfe est l’un des plus proches soutiens de Haftar qui a lancé sa campagne militaire il y a cinq mois pour conquérir la capitale libyenne.
Le gouvernement de Tripoli a d’ailleurs dénoncé « la position hostile » des Émirats arabes unis qui, selon lui, a fait de Abou Dhabi, « une plateforme médiatique pour les milices qui attaquent la capitale libyenne ».
Le timing a aussi beaucoup énervé Tripoli. La conférence de presse a eu lieu neuf jours avant l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unis à New York. La question libyenne doit y être débattue en marge de l’événement. Avec cette sortie, al-Mismari espère saper le principal atout du gouvernement d’union nationale, qui est d’être officiellement reconnu par l’ONU.
Depuis le 5 avril, les combats pour la prise de Tripoli a fait 1 093 morts et 5 752 blessés. Ils ont également forcé 120 000 personnes à quitter leur foyer.