En janvier 2018, l’ancien Premier ministre Hailemariam Desalegn annonçait la fermeture de la prison centrale d’Addis-Abeba. Central se dit « Maekelawi » en amharique, un mot synonyme d’emprisonnement arbitraire et de tortures pour plusieurs générations d’Éthiopiens. Du vendredi 6 septembre et jusqu’à lundi 9, la prison de sinistre réputation est ouverte au public.
Jeunes victimes du régime en place depuis 1991 ou personnes plus âgées, emprisonnées sous la dictature du Derg communiste dans les années 1970-1980, elles affrontent leur passé douloureux.
Ça c’est la pièce numéro 9, et là, la numéro 8. Quand ceux d’à côté s’ennuyaient, ils tapaient sur le mur et on répondait en frappant aussi. S’ils ne répondaient pas quand on tapait en premier, on savait qu’ils étaient en train d’être torturés. On ne savait pas qui était qui mais on savait qu’on était des prisonniers politiques et on prenait soin les uns des autres.