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Nouveau gouvernement au Soudan: le plus dur commence

Nommé jeudi 5 septembre, le premier gouvernement soudanais depuis la chute d’Omar el-Béchir doit se mettre au travail dès maintenant. Les chantiers sont énormes et la crise loin d’être terminée.

Avec huit jours de retard sur le calendrier, le gouvernement soudanais – le premier depuis la chute d’Omar el-Béchir – a été dévoilé hier. Le Premier ministre Abdalla Hamdok s’entoure d’une équipe de 18 techniciens, dont quatre femmes. Les militaires comme prévu récupèrent les portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur.

L’étape est importante, mais certains diront que le plus dur commence. Le cabinet devra d’abord redresser une économie en déliquescence. Le Premier ministre a réclamé une aide de 10 milliards de dollars et la levée de sanctions américaine qui coupent le Soudan du système international. Il a d’ailleurs choisi Ibrahim Elbadawi, un technicien respecté de la Banque mondiale, au très sensible ministère de l’Economie et des Finances.

Les progrès dans la transition pourraient convaincre les partenaires étrangers d’appuyer le pays, ce qui pourrait calmer la grogne sociale toujours forte. Mais le travail du gouvernement s’annonce semé d’obstacles. La question de sa relation avec le Conseil souverain et les luttes de pouvoir au sein de cette institution partagée entre civils et militaires pourrait compliquer la donne.

La coalition civile attend d’Abdalla Hamdok qu’il nettoie l’état profond, le système mis en place à tous les échelons par Omar el-Béchir durant son règne. Mais la tâche sera délicate, tant les réticences sont fortes parmi les putschistes et les anciens alliés du président.

Enfin, le Premier ministre a mis la paix au premier rang de ses priorités, alors que des mouvements rebelles s’estimaient lésés dans la formation du gouvernement. Hier, plusieurs chefs comme Minni Minnawi et Djibril Ibrahim ont toutefois félicité Abdalla Hamdok, qui a annoncé la création d’un comité dédié à la paix. Jeudi une discrète rencontre a eu lieu au Darfour entre des groupes armés et la coalition civile qui veut à tout prix montrer sa bonne foi.

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