L’ancien président du Zimbabwe, Robert Mugabe, est mort ce vendredi à l’âge de 95 ans à Singapour où il était hospitalisé. Déchu en novembre 2017, il a dirigé le pays pendant 37 années. Un règne qui s’est soldé par un bilan économique catastrophique.
Robert Mugabe a quitté le pouvoir il y a un peu moins de deux ans, laissant une économie zimbabwéenne en plein marasme. Pourtant, la première partie du régime Mugabe avait enregistré une croissance économique respectable. La dégringolade a commencé au début des années 90, une dizaine d’années après l’accession du Zimbabwe à l’indépendance et depuis, le pays peine à se relever.
Une réforme agraire brutale
L’effondrement de l’économie a été progressif et l’un des principaux facteurs de cette descente aux enfers, c’est l’expulsion violente des fermiers blancs de leurs terres au début des années 2000. Les nouveaux occupants, dont la plupart étaient des « héros » de l’indépendance, n’avaient pas été préparés à exploiter des terres agricoles. Résultat, cette réforme agraire brutale, qui aurait dû s’étaler sur plusieurs années, a provoqué un effondrement de la production agricole dans ce pays jusque-là considéré comme le grenier à blé de l’Afrique australe. Suite à cela, Robert Mugabe se brouille avec la Grande-Bretagne, l’ancienne puissance coloniale et l’Occident tout entier.
Des anniversaires somptueux
Le Zimbabwe s’enfonce dans la crise financière. Le chômage bat des records, l’inflation galope dans des proportions dantesques, l’industrie et l’État sont ruinés. Pour faire face aux sanctions occidentales, Mugabe se tourne vers l’Asie, qui le soutient. Mais il laisse la corruption gangrener son régime. Un héros de l’indépendance qui en vieillissant, se préoccupe peu de son pays. En témoignent des dépenses faramineuses pour ses anniversaires, alors que la plupart des Zimbabwéens vivent dans la misère.