Alpha Condé a indiqué mercredi lors d’une allocution à la télévision nationale avoir demandé à son Premier ministre de mener des « consultations » auprès des partis politiques, des institutions, des syndicats et de la société civile en vue de proposer une nouvelle Constitution.
« Il n’y aura ni consultation, ni référendum, ni troisième mandat », avertissent les membres du Front national de défense de la constitution (FNDC) réunis pour une déclaration commune.
Les principaux leaders de l’opposition et de la société restent convaincus que ces « consultations » annoncées mercredi par le chef de l’État, ne sont qu’un « prétexte » pour lui permettre de se maintenir au pouvoir au-delà de ses deux mandats constitutionnels. « Il n’y a pas de débat autour du changement de Constitution, prévient Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition. On a une Constitution qui permet l’exercice des libertés, qui permet l’alternance. On peut faire des révisions. Toutes les autres dispositions sont révisables, sauf le nombre et la durée des mandats. On comprend pourquoi il le fait : c’est pour s’éterniser au pouvoir. »
Du son côté, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), parti au pouvoir, affirme que ces consultations se tiendront avec ou sans le Front national de défense de la Constitution. « On ne peut pas empêcher les gens d’avoir leur point de vue sur le débat constitutionnel, estime Souleymane Keïta, cadre du RPG. En tout cas, nous au niveau de la mouvance présidentielle, nous sommes convaincus que la Guinée a plus que jamais besoin d’assainir son espace institutionnel. Maintenant, un parti politique qui ne peut pas se soumettre à l’exercice du débat, à l’exercice du dialogue, à l’exercice de la consultation, pour moi n’est pas démocratique. »
Ni les modalités ni la date de ces consultations n’ont encore été définies. « Cela relève de la primature », explique la présidence.
Fin mai, le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana s’est officiellement prononcé en faveur d’une nouvelle Constitution.