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En Afrique, le secteur très prometteur de l’agriculture 2.0

Cette semaine, à Accra au Ghana, se tient l’African Green Revolution Forum. Le thème cette année : la digitalisation. A cette occasion, le Centre technique de coopération agricole et rurale, le CTA, né des accords de Cotonou, a présenté son rapport sur la numérisation de l’agriculture africaine.

Service de conseil sur les cultures, accès à des financements, ou encore information sur les marchés : selon le Centre technique de coopération agricole et rurale, les applications ont généré l’an dernier un chiffre d’affaires de 127 millions d’euros. Mais le secteur est bien loin d’avoir révélé tout son potentiel estimé à 2,3 milliards d’euros.

Le nombre d’utilisateurs peut aussi être largement accru. D’ici 2030, 200 millions de petits agriculteurs et pasteurs pourraient s’équiper ou s’inscrire à des services digitaux, soit six fois plus qu’aujourd’hui. Il faut dire que le marché est encore naissant sur le continent. Avant 2012, une quarantaine de services étaient disponibles. Cette année, il en existe presque dix fois plus, même si très peu ont vraiment tiré leur épingle du jeu. Mais il faudrait fidéliser les agriculteurs, car moins de la moitié des inscrits utiliseraient réellement le service.

Individuellement, ces services pourraient, toujours selon le CTA, accroître la productivité des agriculteurs de 23 à 73 %. Mais regrouper ces services sur des plateformes en démultiplie les effets : + 168 % de productivité, et + 57 % de revenus. Reste à savoir si l’étude menée sur un petit échantillon se confirmera à grande échelle.

Il y a une grande concentration de ces services en Afrique de l’Ouest et de l’Est par rapport à l’Afrique centrale et australe. Et même à l’intérieur de l’Afrique de l’Est, on trouve une plus grande concentration dans des pays comme le Kenya ou l’Ouganda. Même chose en Afrique de l’Ouest. Le Nigeria est un cas intéressant parce qu’il y a beaucoup de services nouveaux. C’est prometteur, mais il y a beaucoup de doublons et ils vont se faire concurrence. Donc ils luttent deux-trois ans et n’y arrivent plus. Quant aux utilisateurs, on voit qu’à l’Ouest par rapport à l’Est, le nombre effectif d’utilisateurs est très bas. En Afrique de l’Est, le marché est plus mature… et plus vous restez, plus vous avez de clients.

Les précisions de Benjamin Addom du Centre technique de coopération agricole et rurale
05-09-2019 – Par Pauline Gleize

►A écouter aussi : Ghana: la nouvelle mode, cultiver avec des drones

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