Le Président guinéen Alpha Condé s’est adressé à son peuple ce mercredi soir et a appelé à l’organisation des élections législatives avant la fin de l’année en cours. Il a demandé à son Premier ministre d’engager un dialogue inclusif avec tous les acteurs politiques, la société civile, les syndicats et les institutions républicaines sur une éventuelle modification de la Constitution.
Le président guinéen Alpha Condé a annoncé mercredi le lancement prochain de larges « consultations » portant notamment sur la Constitution, alors que l’opposition lui attribue la volonté de vouloir modifier la loi fondamentale afin de pouvoir se représenter en 2020. « Le peuple a l’occasion d’exprimer sa volonté lors des élections. A ce propos d’ailleurs, j’invite tous les acteurs impliqués dans l’organisation des élections législatives à doubler d’effort et d’ardeur dans le travail pour que les élections se tiennent dans le courant de cette année. J’engage le Premier ministre et chef du gouvernement à soutenir et accompagner la commission nationale indépendante «Ceni» afin de créer les meilleures conditions de préparation et d’organisation des scrutins attendus dans notre pays. »
« Tout sujet peut être discuté… »
« La Guinée n’est plus la même avec le réveil des consciences, c’est pourquoi je comprends les débats en cours dans le pays sur tous les sujets de préoccupations, y compris la Constitution.
Mais comme je l’ai dit auparavant, il ne m’appartient de trancher ou de choisir à la place des Guinéens. Avant toute prise de position personnelle, il est de mon devoir d’écouter tout le monde. Pour ce faire, j’ai laissé le Premier ministre et chef du gouvernement initier des consultations avec les institutions de la République, les partis politiques, les syndicats, les représentants de la société civile, pour recueillir les avis des uns et des autres s’il y a des fois une question.
Tout sujet peut être discuté dans une démocratie. »
Si les partisans du président manifestent régulièrement leur enthousiasme pour un changement constitutionnel, plusieurs membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), créé en avril pour s’opposer à un troisième mandat d’Alpha Condé, ont été interpellés en avril et mai lors de manifestations émaillées d’incidents, avant d’être relaxés par la justice.