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Cameroun: pas de rentrée scolaire dans deux régions anglophones

C’était un jour de rentrée scolaire lundi 02 septembre au Cameroun, sauf dans le nord-ouest et le sud-ouest anglophones. Les activités étaient paralysées ce lundi dans la plupart des agglomérations des deux régions où les séparatistes ont lancé une nouvelle opération ville mortes après la condamnation à la perpétuité d’un de leurs leaders, Sisiku Ayuk Tabé, le 20 août dernier.

A Bamenda, la capitale de la région du nord-ouest, des tirs ont été entendus. Les rues étaient désertes. Les écoles fermées. Une situation alarmante pour Valentine Senna, secrétaire exécutif national du principal syndicat des enseignants anglophones, CATTU (Cameroon Teachers Trade Union). Il estime qu’il n’y a plus de système scolaire dans le nord-ouest. « Aucun élève de la région ne va à l’école, c’est la triste vérité. Nous avons près de 650 écoles dans le nord-ouest anglophone, il n’y en a même pas 13 au mieux 16 qui étaient ouvertes l’année dernière. Est-ce que l’on peut dans ce contexte parler d’éducation dans la région du nord-ouest ?  Non ! C’est alarmant. En 2016, à peu près 44 000 élèves passaient le certificat d’études, l’année dernière, à peine plus de 4 000 ont passé l’examen. Quelle tournure va prendre l’année 2020 ? C’est une situation alarmante, et si le pouvoir ne s’asseoit pas autour d’une table et trouve une solution à cette crise, je peux vous garantir qu’à la fin de l’année scolaire prochaine, le système éducatif sera totalement mort dans le nord-ouest et plus généralement dans les régions anglophones ».

Depuis près de deux ans, ces régions du nord-ouest et du sud-ouest sont le théâtre d’un violent conflit qui oppose les forces armées camerounaises à des séparatistes anglophones militant pour la création d’un État indépendant.

Cette crise a entraîné la fermeture de la plupart des écoles dans la zone depuis 2017. Pour la rentrée 2019, le gouvernement et la société civile avaient multiplié les appels à la reprise des cours. Alors qu’elle semblait se profiler, des séparatistes ont décidé de renforcer leurs opérations villes-mortes (lockdown) à partir de lundi, pour deux semaines, afin de protester contre la condamnation à la prison à vie d’un de leurs chefs, Sisiku Ayuk Tabe, le 20 août.

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