Après Goma samedi et Beni ce dimanche, le chef de l’ONU est arrivé à Kinshasa pour la dernière étape de sa tournée, sans doute la plus politique. Il doit s’entretenir ce lundi 2 septembre avec le président Felix Tshisekedi mais aussi le Premier ministre, la présidente de l’Assemblée nationale et des représentants de l’opposition et de la société civile. Parmi les sujets au cœur de ces discussions : l’avenir de la Monusco et la lutte contre les groupes armés.
Hier en visite dans le territoire de Beni, Antonio Guterres a reconnu qu’il fallait faire « plus » pour lutter contre les groupes armés et plaidé pour le que le Conseil de sécurité prolonge le mandat de la Monusco avec « les ajustements considérés nécessaires » pour la rendre plus « utile », alors que l’actuel mandat expire fin décembre.
Car pour Antonio Guterres, « la Monusco a un rôle très important à jouer en RDC ». « Bien sûr un jour, elle fermera ses portes », dit-il, mais pour le secrétaire général, le scénario d’un retrait « dès 2020 » comme l’avait exigé l’ex-président Kabila semble prématuré. Il dit « compter sur le Conseil de sécurité » pour « renouveler » le mandat de la force fin décembre « avec les ajustements nécessaires » pour la rendre « plus utile aux yeux des Congolais ». Et plaide aussi pour une « coopération renforcée » entre la Monusco et l’armée congolaise dans la lutte contre les groupes armés.
Du temps de Joseph Kabila, les relations entre Kinshasa et New York étaient tumultueuses, réduisant la marge de manœuvre de l’ONU. La Monusco et les FARDC n’ont plus mené d’opération conjointe contre les rebelles ADF depuis octobre dernier, donnant des arguments à ceux qui y compris au sein du Conseil de sécurité plaident pour un désengagement rapide et des coupes budgétaires.
L’arrivée de Felix Tshisekedi au pouvoir changera-t-elle la donne ? C’est l’une des questions qu’évoquera Antonio Guterres au cours de ses entretiens ce lundi. L’occasion sans doute aussi de rappeler qu’aux yeux de l’ONU, le retour de la sécurité ne passe pas uniquement par l’action militaire mais aussi par la fin de l’impunité, le développement du pays, des institutions fortes, et la mise sur pied d’un véritable programme de démobilisation des ex-combattants pour offrir des perspectives durables de réinsertion dans la vie civile.