Est-ce une nouvelle vague de xénophobie de grande ampleur à laquelle on assiste en Afrique du Sud ? Le pays est coutumier du fait, après les grandes violences de 2008 et de 2015. Différents corps de métier appellent à une grande mobilisation ce 1er septembre dans le pays pour se « débarrasser » des étrangers, accusés selon eux de vendre de la drogue et de commettre des crimes. Plus tôt dans la semaine déjà, plusieurs magasins appartenant à des étrangers ont été brûlés dans la capitale Pretoria. Les pays de la région appellent leurs ressortissants à la prudence.
L’ambassade zambienne à Pretoria préfère prévenir la diaspora. Elle appelle en particulier les chauffeurs routiers à ne pas sortir de chez eux et ne pas travailler demain, compte tenu des « menaces sérieuses à leurs encontre ».
Car ce sont les chauffeurs étrangers qui sont dans le viseur des manifestants. D’après le communiqué, les Sud-Africains sont appelés à se défaire des migrants par tous les moyens… des migrants accusés de trafic de drogue, de vol et de prendre les emplois des locaux.
Alors, certains camionneurs étrangers ont témoigné de leur peur depuis plusieurs semaines au moment de prendre le volant. En effet les pseudo-barrages routiers se sont multipliés à travers le pays, et en particulier dans la province du Kwazulu Natal, où des associations de chauffeurs sud-africains se font justice eux-mêmes. Ils bloquent les conducteurs étrangers de poids lourds ou de bus, brûlent les véhicules et détruisent leurs cargaisons.
Depuis un an en Afrique du Sud, on compte plus de 200 étrangers morts dans ces circonstances. La politique de la peur a l’air de fonctionner. Le gouvernement est resté silencieux à propos de ces incidents.
Et lorsque l’ONG Human Rights Watch a récemment publié un rapport sur ces violences routières, le ministre des Transports Fikile Mbalula s’est contenté de répondre : « La crise est causée par un surnombre de conducteurs étrangers dans l’industrie et dont beaucoup sont sans papiers. »
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