Site icon LE JOURNAL.AFRICA

Les forêts d’Afrique centrale aussi en danger: monseigneur Muteba s’indigne

Alors que la communauté internationale se mobilise pour combattre les feux en Amazonie, au Brésil, des voix s’élèvent sur le continent Africains pour tirer la sonnette d’alarme. En République démocratique du Congo en particulier, le feu, mais également la déforestation incontrôlée menacent les forêts tropicales. Un désastre écologique est en cours au cœur de la forêt de Miombo, dans l’est du pays.

« Un drame est tout aussi grave que le feu en Amazonie », selon Monseigneur Fulgence Muteba, évêque de Kilwa, interrogé par RFI. « On exploite les forêts de manière anarchqiue, (sans) appliquer les exigences du Code forestier… On laisse partir, comme ça, tout un patrimoine à cause de la corruption, à cause de la léthargie des responsables politiques. Il y a une exploitation vraiment irresponsable !

Le bois de rose surexploité

Dans la forêt de Miombo, en particulier, il y a surtout une espèce rare qui est très précieuse qu’on appelle le bois de rose. Il y a des sujets chinois qui exploitent ce bois de manière éhontée depuis quelques années.

► À lire aussi: L’exploitation du bois de rose a-t-elle repris en RDC ?

Et les autorités, tant provinciales que nationales, ne semblent pas prendre ce problème au sérieux. Pourquoi ne s’offusque t-on pas des conséquences néfastes de cette surexploitation sur le dérèglement climatique, donc sur notre biodiversité ? On voit ce drame et puis on se tait ».

Les abeilles disparaissent

La surpexploitation des forêts a déjà des conséquences concrètes pointe encore Monseigneur Fulgence Muteba.

« On sent qu’il y a des effets négatifs de cette surexploitation sur le climat et donc sur notre biodiversité. La saison des pluies, qui jadis durait à peu près six mois, aujourd’hui elle n’a plus que quelque quatre mois.

Et on voit aussi la disparition de certaines espèces. Par exemple, dans notre milieu, ici, nous produisons beaucoup de miel. Mais quand on a commencé à exploiter le bois rouge, le bruit des engins qu’on utilisait pour couper ce bois a contribué à chasser les abeilles. Et pendant deux ou trois ans, nous n’avons pas eu de miel ».

Monseigneur Muteba souligne aussi la raréfaction du gibier ces deux dernières années. Autant de phénomènes qui inquiètent les populations locales.

Quitter la version mobile