Au Mali, la colère qui avait d’abord touché la localité de Kayes, à l’ouest du pays, s’est étendue à Kati. Les habitants de cette commune proche de Bamako exigent la réfection de la route. Dans la nuit de dimanche à lundi, des jeunes ont érigé des barricades sur la route nationale bloquant ainsi l’accès à la capitale. En conséquence, le Premier ministre malien Boubou Cissé a reçu une délégation du collectif des manifestants et ces derniers ne relâchent pas la pression.
Calme, mais déterminée, la délégation des jeunes qui manifestent contre la dégradation des routes, apprécie la politique de la main tendue du Premier ministre malien, mais sort insatisfaite de la rencontre.
« C’est la route de la mort. Chaque jour, c’est des accidents. Donc je pense que le Premier ministre n’a pas pu vraiment nous faire de propositions concrètes. Donc on n’a pas levé les barricades », nous explique Yaya Oumar Diarra, l’un des porte-parole du mouvement.
Au Premier ministre Boubou Cissé, ils ont notamment demandé la démission de la ministre chargée des infrastructures, qui avait fait des promesses, mais également le démarrage effectif des travaux de construction, de reconstruction, des routes dégradées.
Pour le collectif, le mouvement des protestations qui paralyse les axes routiers, s’étend déjà à d’autres localités du Mali. « Les barricades sont renforcées et pas seulement à Kati. C’est à Kati, c’est à Yeni, c’est à Nara, c’est à Kolokani. Donc les barricades sont toujours maintenues partout. On doit manifester », ajoute Yaya Oumar Diarra.
Du côté de la primature, on affirme prendre le taureau par les cornes. Le Premier ministre malien, qui prépare un voyage à Kidal dans le nord du Mali et un autre à Paris, veut faire de cette colère des jeunes la priorité des priorités.