Le Premier ministre Sylvestre Ilunga a dévoilé, dans la nuit de dimanche à lundi 26 août, la composition de son équipe. Les réactions de la classe politique n’ont pas tardé, notamment au sein de la coalition FCC et de la palteforme Cach.
Dans les rangs du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila après l’annonce de la comopsition du gouvernement, pas de frustration manifeste. Dans cette coalition majoritaire au Parlement, plusieurs nouvelles figures ont été promues.
Willy Ngoopos, ancien vice-ministre du Budget nommé vice-Premier ministre en charge des Travaux publics, assure qu’ « il n’y a pas de frustration » au sein du PPRD. « C’est la rotation. Vous entrez, vous servez le parti, vous venez aux affaires et à un certain moment, vous quittez les affaires et d’autres vont rentrer. Non, il n’y a pas raison qu’il y ait des frustrations. Je n’ai pas senti cela. »
Même état d’esprit dans d’autres partis de la coalition pro-Kabila, le FCC. Parmi les non reconduits, Lambert Mende, ancien porte-parole du gouvernement. Bien qu’il ait été écarté, son parti le CCU occupe un portefeuille.
« Je ne me sens pas frustré puisque je viens de vous dire que je suis satisfait. Moi, j’analyse les faits par rapport à ce que chacun peut apporter à notre pays. Nous avons proposé des femmes, des jeunes, des moins jeunes et le président de la République ainsi que le chef de file de la majorité parlementaire ont pu se mettre d’accord sur cette liste-là. Nous allons la soutenir ! », affirme-t-il.
Des critiques acerbes se sont élevées contre les nouvelles figures de ce gouvernement, accusées d’être sans expérience de gestion. « Ils seront éprouvés à l’œuvre, rétorque Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD. Ils vont s’entourer d’experts selon les secteurs qu’ils vont animer. Ils vont s’en sortir, parce que les attentes sont nombreuses. »
Même du côté du frondeur Modeste Bahati Lukwebo, pas de rejet du gouvernement, même si sa formation l’AFDC-A est exclue du partage des postes par le FCC. Bahati Lukwebo a même félicité les ministres nommés.
Nous allons soutenir ce qui ira dans le sens des intérêts du peuple congolais. Pour le reste, nous allons réagir de la manière la plus vigoureuse chaque fois qu’on s’en écartera.
L’opposition pointe une équipe trop grande
Du côté de l’opposition, on regrette le caractère pléthorique du gouvernement. « Un gouvernement de 66 personnes, ça veut dire 66 cabinets qu’il faudra gérer et qui vont coûter à la République », souligne l’ancien vice-président et patron du MLC, Jean-Pierre Bemba, coordonnateur de la principale plateforme de l’opposition, Lamuka. « Le budget de la République s’est largement amenuisé. Il aurait été préférable d’avoir une équipe restreinte, qui aurait accru l’efficacité. »
Jean-Pierre Bemba redoute que ce gouvernement ne soit pas synonyme du changement espéré par les Congolais, et ce malgré l’absence de figures historiques du camp Kabila. « On sait que la corruption est un fléau qu’il faut combattre. Je doute quand même un petit peu des efforts du résultat qui pourrait être obtenu. Je ne vois pas très bien parce que d’abord, vous avez deux équipes qui sont là, qui ont mis neuf mois à se mettre d’accord. Je suppose qu’il y a des intérêts et des accords qui ont été passés. Je dirais qu’ils risquent d’être plombés par certainement des habitudes ou alors des projets ou des intérêts qui ne sont pas ceux de la population ».
L’enjeu principal pour nous dans ce gouvernement c’est changer le mode de gouvernance. Le peuple s’est clairement exprimé pour le changement des systèmes gouvernance. Je vois qu’il y a beaucoup de nouvelles figures. Nous souhaitons que ces personnes nouvelles puissent entraîner les anciennes dans la dynamique du changement.