Les déplacés sont particulièrement touchés par l’insécurité alimentaire. Bambari compte trois sites de déplacés dont le site Elevage (8 500 déplacés). Le PAM cherche des solutions pour lutter contre les problèmes de malnutrition. L’organisation poursuit ses distributions alimentaires traditionnelles mais a débuté celle de tickets alimentaires afin de favoriser le développement économique et rendre plus autonomes les déplacés.
Assani, une jeune déplacée, est venue récupérer ces coupons. 5 800 francs CFA en tout, qu’elle pourra dépenser dans les boutiques partenaires de la ville. « Je suis venue récupérer mes coupons, explique-t-elle. Je préfère les coupons parce que je peux avoir divers aliments. Je peux acheter de la viande, du sucre et du manioc ce qu’il n’y a pas dans les rations. »
Une méthode dont les commerçants locaux sont contents. C’est le cas d’Ibrahim. Les coupons lui apportent 400 à 500 clients en plus chaque mois. « C’est intéressant pour nous vraiment depuis que le PAM a mis en place cette distribution de tickets. Ça améliore le commerce. Ça nous a vraiment aidé nous les commerçants. Sinon il n’y a pas de pas de marché, ces gens n’ont pas d’argent. »
Mauvaises habitudes alimentaires
En plus du difficile accès aux aliments, les habitudes sont mauvaises. Les Centrafricains se nourrissent essentiellement de manioc, très pauvre nutritionnellement. C’est pourquoi le PAM ne se contente pas des distributions.
Rose Kwedi est le point focal nutrition. « Nous faisons d’abord une sensibilisation pour que les personnes puissent corriger leurs habitudes alimentaires. Nous leur montrons l’importance d’avoir une alimentation variée où on retrouve tous les groupes d’aliments. »
Actuellement le PAM n’est pas en mesure d’apporter une assistance alimentaire pour toutes les personnes dans le besoin en RCA. L’organisation souhaite doubler son assistance d’ici décembre 2020. Pour cela elle doit lever 35,5 millions de dollars.
1,8 million d’habitants, près d’un centrafricain sur deux, se trouve en situation d’insécurité alimentaire sévère. La malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans reste très élevée (38%).