Une semaine après l’attaque contre des gendarmes et des militaires qui a fait 24 morts à Koutougou, la plus meurtrière jamais perpétrée contre les forces armées burkinabè, les réactions politiques s’enchaînent. Dimanche, l’ancien Premier ministre du gouvernement de transition au Burkina Faso, exilé au Canada depuis trois ans, s’est exprimé à son tour.
Yacouba Isaac Zida a publié une lettre sur son compte Facebook pour rappeler l’importance de résoudre la crise sécuritaire qui frappe le Burkina Faso depuis le début des attaques terroristes en 2015.
Dans sa lettre, l’ancien Premier ministre du gouvernement de transition n’y va pas par quatre chemins. Il déplore que la sécurité, qu’il qualifie de « pierre angulaire de toute société », ne soit pas au centre de l’attention du gouvernement et remet en cause « la capacité politique et militaire du Burkina Faso à faire face au péril terroriste ».
L’ancien lieutenant-colonel dénonce le « laxisme et l’incompétence de ceux qui ont fait le serment de servir [le pays] » et questionne l’incapacité de l’armée « à venir à bout de simples aventuriers égarés ». Il rappelle aux gouvernants actuels « leur entière responsabilité d’assurer la sécurité [du pays] ». Pour lui, il n’est plus possible « de continuer à compter les morts parmi les civils et les [Forces de Défense] » et demande « que cela s’arrête quel que soit le prix à payer ».
Il exhorte les citoyens à agir à leur niveau pour que tous les moyens humains et matériels soient mis en place par les gouvernants actuels pour éradiquer la menace terroriste. Sans mesure immédiate pour faire face à cette menace Yacouba Isaac Zida prédit dans son texte « la fin inéluctable de la nation burkinabè ».