Une dizaine d’enseignants arrêtés vendredi ont été inculpés ce samedi 24 août pour avoir tenté de manifester devant le ministère des Finances.
Ces enseignants protestaient contre leurs salaires, qu’ils jugent trop bas. Ces arrestations font suite à plusieurs manifestations interdites par le gouvernement ces dernières semaines. Des marches organisées par l’opposition pour protester contre la détérioration de la situation économique dans le pays.
Pour Doug Coultard, avocat de ses enseignants et qui a lui-même été arrêté, ces interpellations montrent que la situation des droits de l’homme ne s’est pas améliorée dans le pays, malgré le changement de régime il y a plus d’un an.
« Nous avons été officiellement inculpés pour « nuisance criminelle ». Et notre défense a demandé notre libération sous caution, indiquant que ce motif d’inculpation ne veut rien dire. Nous – les enseignants et moi-même- avons été inculpés pour avoir un cercueil et chanté lors d’une manifestation. Voilà ce qui constitue un crime selon le procureur. »
Cette situation illustre le durcissement des autorités vis-à-vis des voix discordantes ces derniers temps, selon Doug Coultard.
« C’est typique de la recrudescence du harcèlement et des abus dont sont victimes les militants des droits de l’homme, les syndicalistes et les enseignants ces derniers mois. Mais ces accusations n’ont aucun fondement. Les enseignants ne voulaient que présenter leurs doléances au ministre des Finances. Quant à moi, j’ai été arrêté parce que j’étais présent auprès de mes clients. Ce qui est inquiétant, quand un avocat et un journaliste – qui couvrait l’évènement – se font arrêter simplement pour avoir fait leur travail. »