Défaillances sécuritaires, mauvaise organisation, les critiques fusent depuis deux jours en Algérie après la mort de cinq jeunes à l’entrée du concert du rappeur Soolking jeudi soir. Un drame national qui n’est pas resté sans effet. La ministre de la Culture et le directeur général de la Sureté nationale ne sont plus en poste depuis samedi.
Les sanctions ont débuté dès vendredi avec d’abord le limogeage du directeur de l’Office national des droits d’auteur qui organisait le concert. Un événement qui s’est tenu dans un stade manifestement trop petit et trop vétuste, avec des voies d’accès inadaptées au nombre de spectateurs.
L’organisme était sous la tutelle de la ministre de la Culture. Meriem Mederci a remis sa démission ce samedi. Quelques heures après, les autorités ont annoncé le remplacement du Directeur général de la Sureté national qui chapeaute les différents services de police. Aucune explication officielle n’a été donnée. Mais tout porte à croire qu’il a lui aussi perdu son poste après la bousculade meurtrière.
Y aura-t-il d’autres sanctions ? Sur les réseaux sociaux, les Algériens ne décolèrent pas. « Il y a eu défaillance, dysfonctionnement à plusieurs étages de l’édifice de l’Etat. A qui incombe la responsabilité ? », interrogeait samedi le quotidien El Watan.
L’onde de choc a même éclaboussé le rappeur qui n’est pas épargné par les critiques des internautes. Faute d’avoir a été informé au moment des faits, il a continué son concert. Depuis il fait part de tristesse incommensurable dans un texte de plusieurs lignes. A ses condoléances Soolking a ajouté aujourd’hui un geste symbolique : il a vidé son compte Instagram, pour ne laisser qu’une seule image, celle d’une prière aux morts