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La Gambie se penche sur la répression des manifestations étudiantes de 2000

Entre les 10 et 11 avril 2000, 14 personnes sont tuées dans la répression d’une manifestation étudiante. La mort d’un étudiant et le viol d’une étudiante quelques jours plus tôt, ont jeté les élèves dans la rue. Ce massacre a été examiné pendant une semaine par la Commission vérité et réconciliation.

En avril 2000, dans plusieurs endroits de Gambie, les étudiants veulent rendre hommage à deux de leurs collègues : Binta Manneh, violé à l’âge de 15 ans par un homme en uniforme. Elle a eu le courage de venir raconter son histoire derrière une vitre teintée. Hommage également à Ebrima Barry, 19 ans, torturé à mort par des pompiers.

Le 10 avril, les étudiants manifestent contre l’impunité. La foule qui demande justice devient vite incontrôlable et violente. Lamin Jobe, représentant d’un syndicat étudiant à l’époque essaie de calmer les manifestants et leur demande de se disperser. Mais la menace vient d’en face.

« Tout d’un coup j’entends quelqu’un crier « FEU » ! Un jeune homme s’effondre à mes pieds, il n’arrive plus à respirer, il perd beaucoup de sang. Les manifestants se mettent à courir pour s’abriter. Et puis la traque commence. Les soldats poursuivent les étudiants et continuent de tirer. »

Une centaine d’étudiants sont arrêtés et conduits dans une caserne militaire où ils sont battus. Lamin Jobe est détenu deux semaines sans être poursuivi.

Le lendemain, le 11 avril de nouveaux foyers de manifestations s’embrasent et les forces de l’ordre, parmi eux des soldats, continuent de tirer sur la foule. Au total, 14 personnes meurent dont 6 enfants sans compter les nombreux blessés graves touchés par balles.

Il faudra une nouvelle session pour savoir précisément qui ordonné d’ouvrir le feu deux jour de suite. La Commission vérité reprend ses travaux le 16 septembre.

Lamin Jobe, victime de la répression des manifestations étudiantes d’avril 2000, était à l’époque représentant d’un syndicat étudiant. © TRRC
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