Le poisson devient de plus en plus rare et de plus en plus cher dans la capitale de la Mauritanie depuis quelques jours. Une situation due à l’absence des pêcheurs sénégalais et mauritaniens de la vallée du fleuve, partis passer la Tabaski en famille. Au marché aux poissons de Nouakchott, sur la côte atlantique, les activités tournent au ralenti.
Le principal marché aux poissons de Nouakchott, généralement très animé, est affecté par la baisse de ses activités de pêche. Des centaines de pirogues sont immobilisées sur le rivage depuis la Tabaski, qui a occasionné le départ massif des pécheurs mauritaniens et sénégalais, partis dans leurs familles pour la fête de l’Aïd el-Kébir.
En nombre réduit, les pécheurs restés en activité ne peuvent pas assurer l’approvisionnement régulier du marché. « Il n’y en a pas beaucoup, explique Ba Samba, spécialiste du mareyage. Les pêcheurs ne sont pas bien qualifiés. Les gens qualifiés sont partis au village. Tous les pêcheurs sont au village. Souvent, si c’est la fête de la Tabaski, ils partent et restent là-bas un mois, un mois et demi, et reviennent. »
Fatima Ahmed, une vendeuse, a vu son chiffre d’affaires chuter faute de poissons de qualité. « Je viens au marché tous les matins pour repartir en début de soirée comme d’habitude, confie-t-elle. Je n’ai pas le choix. J’ai une famille à nourrir. Pourtant je vends très peu et mes clients repartent souvent sans poisson. Ces derniers temps, il n’y a pas assez de gros poissons, ce que demandent mes clients. J’espère que les choses vont bientôt revenir à la normale avec le retour des pécheurs. ».
Le manque de poisson engendre une hausse des prix du kilogramme pour les consommateurs. « C’est cher le poisson ces derniers jours, déplore Sidi Ahmed. Avant, on achetait les petites sardinelles à 20 et 30 ouguiyas. Aujourd’hui, elles sont vendues à 300 ouguiyas l’unité. Du coup, on ne peut plus manger de poisson. »
La situation risque de perdurer jusqu’au retour des pécheurs début octobre prochain, selon l’Association des mareyeurs mauritaniens.