Au Bénin, et selon nos informations, le tribunal de Cotonou a ordonné, le 31 juillet dernier, la restitution des corps des victimes des événements des 1er et 2 mai 2019 survenus à Cotonou, consécutifs à des élections législatives non inclusives et très contestées à l’arrivée. L’armée avait tiré à balles réelles sur des manifestants, à Cadjèhoun, à proximité de la résidence de l’ancien président Boni Yayi.
Il y avait trois corps gardés au Centre hospitalier universitaire de Cotonou. Parmi eux, les corps de deux hommes, dont un non encore identifié à ce jour. La troisième victime est une femme de 37 ans, touchée par balles au sein. Les circonstances de son décès, largement diffusées sur les réseaux sociaux, avaient ému et déclenché un élan de générosité au profit de ses enfants. Sa famille n’aurait pas encore retiré sa dépouille.
L’homme dont le corps a été identifié était chauffeur. Il s’appelait Seydou Mama Assouma, était âgé de 40 ans et père de six enfants. Il a été inhumé, vendredi, à Parakou. Sa famille se montre réticente lorsque l’on veut savoir comment se présentait sa dépouille.
À chacune de ses sorties, l’opposition exigeait ces restitutions et reprochait au gouvernement l’absence de bilan officiel.
L’ordonnance de restitution intervient trois mois après les incidents meurtriers et l’on apprend, dans les coulisses, qu’il y a eu, avant, ouverture d’une information judiciaire, autopsie des corps et audition des représentants des familles de victimes.
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