Avec ses 100 millions d’habitants, l’Égypte est le plus gros consommateur de moutons du monde arabe lors de la fête de l’Aïd al-Adha. Seule l’Arabie Saoudite dépasse l’Égypte en termes de moutons sacrifiés grâce au trois millions de pèlerins venus des quatre coins du monde.
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Même si l’élevage du mouton est très répandu en Égypte, que ce soit dans le Delta ou en Haute-Égypte, le pays ne peut pas se passer de l’importation. Et leur origine change d’année en année en fonction des prix, mais aussi des maladies. Cette année, le plus grand exportateur de moutons à l’Égypte est le Soudan. Des moutons qui auront fait plus de mille kilomètres avant de finir sacrifiés ce dimanche.
« 60% des moutons viennent du Soudan, explique Mohamad Salama, grand commerçant de moutons sur le marché d’Imbaba au Caire. Ils viennent sur le Nil du Soudan, passent par la quarantaine à la frontière puis arrivent à Assouan. Les moutons sont ensuite transportés par train de marchandises, camions ou péniches sur le Nil. Les péniches sont préférées pour les marchés d’Imbaba et Warak, au Caire. Pour Alexandrie, on préfère le train, et pour les endroits plus proches, le transport se fait en camion. Cette opération commence un mois avant la fête. La vente se fait par lots et ils sont vendus aux enchères avec le poids des moutons au jugé. »
Mais malgré l’augmentation de la population, le nombre de moutons sacrifiés est en baisse du fait de l’appauvrissement. Il faut en effet compter l’équivalent de 200 euros pour un mouton de 50 kilos. Soit deux mois de SMIC.