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RDC: le personnel de l’hôpital de Kisangani en grève

En République démocratique du Congo, les mouvements de grève se multiplient au niveau local. À la faveur de l’élection de Félix Tshisekedi, opposants, syndicats et activistes locaux cherchent à faire reconnaître leurs droits.

À l’hôpital Makiso à Kisangani, dans la province de la Tshopo, dans le nord de la RDC, les personnels de santé sont passés au service minimum ces derniers jours. Ils promettent une grève sèche dès lundi et réclament le départ du médecin-chef accusé de mal gérer cet hôpital de référence. Ils sont allés voir le gouverneur de la province et l’assemblée provinciale.

« Dans cet hôpital, nous manquons de tout, dénonce un médecin. Il y a des patients qui dorment à même le sol, on ne sait pas où passe l’argent depuis des années, y compris sur le projet fistule qui vient à peine d’être lancé en juillet par le vice-gouverneur gouverneur. » Ce médecin poursuit : « Le changement ne doit pas se sentir qu’au sommet, il faut que ça change à la base aussi et surtout dans la gestion ».

L’hôpital Makiso-Kisangani avait pourtant eu la surprise au premier trimestre 2019 – ce qui n’était pas arrivé du temps de Joseph Kabila – de recevoir une visite de l’inspection provinciale de la santé venue vérifier « la qualité des soins et de la gestion financière ». Dans son rapport d’audit, on y apprend que l’unique générateur de la morgue a été utilisé pour un mariage privé, qu’il est tombé en panne et que la personne responsable a refusé de le remplacer. Un comité de gestion aurait également mal géré l’argent de la mutuelle du personnel de santé. L’inspection était allée, fait encore plus rare, jusqu’à réclamer des poursuites judiciaires et le remplacement des fautifs.

Du côté de la direction provinciale de la santé, on se plaint aujourd’hui du « manque de confraternité » de l’inspection provinciale et on jure que l’hôpital de Kisangani connaît surtout des problèmes « communicationnels », notamment relatifs au paiement d’une prime locale, mais que des mesures ont déjà été prises pour améliorer la gestion de cet établissement, y compris des sanctions, ce que le personnel de l’hôpital dément.

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