La Côte d’Ivoire célébrait ce mercredi 7 août le 59e anniversaire de son indépendance. La veille de la fête nationale, le président Alassane Ouattara accordait près d’une heure d’entretien télévisé. Le chef de l’Etat y a annoncé la promulgation de la loi donnant naissance à la nouvelle Commission électorale indépendante. Une CEI dont la nouvelle mouture déplaît aux opposants, qui n’excluent pas d’utiliser des voies de recours auprès des instances internationales.
Quelques heures avant les festivités de l’an 59 de la Côte d’Ivoire indépendante, le président Alassane Ouattara s’est montré ferme à la télévision nationale : la réforme de la Commission électorale a été votée démocratiquement à l’Assemblée nationale et au Sénat. Les discussions sur le sujet sont donc closes.
La nouvelle CEI, réclamée à cor et à cri par les partis d’opposition, n’est toujours pas du goût de ces derniers, qui constatent toujours un déséquilibre favorable au pouvoir.
Lundi, le Conseil constitutionnel avait débouté une première demande de recours de la part du député PDCI Marius Konan, jugeant irrecevable la requête de l’élu sur la forme. L’opposant affirme avoir déposé un nouveau dossier le lendemain, mais les chances de succès sont minces, après l’annonce télévisée par le chef de l’Etat promulguant la loi sur la nouvelle Commission.
La Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples, en rendant sa décision, a demandé à la Côte d’ivoire de lui faire un retour des nouvelles dispositions qu’elle prendrait pour corriger les anomalies qu’elle avait constatées
Les parlementaires d’opposition avait déjà déclaré qu’une saisie de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ou d’autres instances internationales pourrait s’envisager, ce que confirme le PDCI Marius Konan. « Un premier recours a été fait devant une juridiction internationale, après que des recours exercés en Côte d’ivoire n’aient pas trouvé de réponse favorable », nous expliqueMarius Konan.
A seulement quatorze mois de la présidentielle, le temps joue contre les adversaires du pouvoir. Mais avec un jugement positif de la Cour africaine, qui, en 2016, avait déjà estimé l’ancienne CEI non conforme, les opposants trouveraient l’argument idéal pour dénoncer une instance électorale qu’ils jugent illégitime.