Le rapport semestriel de la mission onusienne concernant la situation des droits de l’homme dans le pays est plutôt positif.
Portant sur la période du 1er janvier au 30 juin 2019 et coïncidant avec les premiers mois de la mise en place de l’accord de paix, les abus et violations des droits de l’homme sont en forte baisse indique la Minusca, qui recense 565 abus ou violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international au 1er semestre 2019 contre 1674 rien que pour le 1er trimestre 2018 (1097 au 1er trimestre 2017).
La mise en place de l’accord de paix a sans doute permis de créer un environnement propice au dialogue limitant les combats et les attaques. La présence sur le terrain de la Minusca a aussi un impact, assure le porte-parole de la mission Vladimir Monteiro : « Nous agissons. En ce moment sur le terrain, nous avons sept opérations militaires qui sont menées pour protéger les populations ou pour prévenir qu’il y ait des incidents qui puissent porter atteinte aux populations. »
En plus du travail au quotidien, la Minusca assure mener un travail de fond bénéfique. « Dans cette communauté internationale, reprend Vladimir Monteiro, il y a aussi la justice internationale qui est régulièrement informée sur ces exactions parce que tout ce qu’on a montré aujourd’hui qui porte sur la période janvier-juin 2019 mais aussi ce qui est documenté depuis l’établissement de la mission ces données feront l’objet de poursuites judiciaires. L’accord est clair concernant la question de l’impunité, il ne promeut pas l’impunité. »
La crainte des représailles judiciaires est peut-être l’un des autres facteurs dissuadant. La Cour pénale spéciale vient d’annoncer qu’elle se saisissait du dossier sur les massacres de Paoua.
Mais malgré ces chiffres positifs, sur le terrain les conditions de travail des humanitaires restent difficiles. Un accroissement du nombre de braquages de véhicules a été constaté ces dernières semaines. 190 barrières illégales ont été recensées sur le territoire, favorisant le racket et rendant les déplacements difficiles. Dans leur rapport récent, les experts ont documenté la poursuite de l’armement par certains groupes armés et questionnent la volonté de certains groupes armés à accepter le retour de l’autorité de l’État.