Mamoudou Barry, le jeune intellectuel guinéen assassiné le 19 juillet à Rouen dans une attaque « raciste » et dont la dépouille a été rapatriée samedi soir en Guinée, a été inhumé ce lundi 5 août dans son village natal Bolaroya, en présence d’une foule immense.
Le jeune Mamoudou Barry peut reposer tranquille. Les siens lui resteront éternellement reconnaissants. L’accueil qui a été réservé à sa dépouille en dit long sur ce qu’il représentait pour les siens. Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique était un des témoins.
« Nous sommes très tristes de cette mort, a confié Abdoulaye Yéro Baldé, mais cependant nous sommes réconfortés vu la mobilisation. Vous avez vu tout ce monde qui est venu pour marquer leur compassion suite à la disparition tragique du docteur Mamoudou Barry. J’espère qu’il va servir de modèle et surtout que, avec la publication de son livre, beaucoup de nos jeunes vont s’en inspirer. »
Marée humaine
Qui, à pied, à vélo, à moto ou en voiture, il y avait une marée humaine sur la place publique de Bolaroya où le jeune Mamoudou a appris l’alphabet français au début des années 90. Le gouverneur de la région de Mamou, Amadou Oury Diallo était un privilégié. « C’est toute la population qui a participé et qui s’est retrouvée dans une émotion totale. Vous voyez à Mamou, ici, c’est toute la population. »
La jeunesse guinéenne appelle les autorités à tous les niveaux. Nicone Sidibé est journaliste à Mamou : « En tant que jeune, j’interpelle plus encore les autorités à tous les niveaux de faire preuve de volonté pour que la lumière soit faite sur la mort du docteur Mamoudou Barry de Bolaroya. »
Depuis lundi, Mamoudou repose désormais dans la forêt épaisse de Bolaroya, son village qui l’a vu naître, il y a 31 ans.