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En RDC, les magistrats en grève durcissent le ton

Ils ne reprendront le travail que si le nouveau barème salarial est mis en application. Selon ce barème, le salaire le plus bas d’un magistrat doit atteindre les 1800 dollars. Or jusqu’à fin juillet, ce salaire est en réalité d’environ 700 dollars. Les magistrats se plaignent de manquer de tout et de n’avoir aucun frais de fonctionnement à leur disposition. La grève des magistrats est observée dans plusieurs juridictions en RDC. Selon le syndicat national des magistrats du Congo, les magistrats de la RDC sont aujourd’hui accusés notamment de corruption à cause des mauvaises conditions de travail.

Nous sommes au palais de justice de Lubumbashi, ce lundi. Tous les bureaux des magistrats et juges sont fermés. Seuls le procureur et le président du tribunal sont présents à leurs postes Quant aux grévistes, la plupart d’entre eux ont passé la journée assis dans leurs véhicules stationnés devant le palais de justice. Aucun justiciable n’a été reçu ce lundi. Les hommes de la loi revendiquent de meilleures conditions salariales.

« Les magistrats se sont réveillés parce qu’ils se disent que trop, c’est trop. À voir comment les magistrats sont traités aujourd’hui de corrompus, de voleurs, de clochards… Il n’y a même pas de justice. Mais on doit aussi connaitre la cause, pourquoi les magistrats sont traités de cette manière-là ? Est-ce qu’ils doivent toujours subir ces humiliations-là ? »

Les conditions de travail sont aussi mauvaises, déclarent-ils. Aucune juridiction n’est dotée de moyens de fonctionnement, papier, stylos, mobilier. Ils manquent de tout. Or dans le budget de la justice ces frais de fonctionnement représentent 70% du budget global.

« Les frais de fonctionnement auxquels vous faites allusion n’ont jamais existé. Les chefs d’office font fonctionner leurs juridictions par leurs propres moyens. Même pour auditionner, vous allez voir le magistrat sortir son argent pour acheter du papier. 70% comme frais de fonctionnement, c’est mis à la disposition de qui ? »

Les syndicats devraient rencontrer le président du Conseil supérieur de la magistrature.

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