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Sénégal: tension sur la ligne entre l’État et la Senelec

La Société sénégalaise d’électricité (Senelec) est dans une mauvaise passe. C’est en tout cas ce qu’affirme le syndicat des travailleurs de l’électricité, accusant l’État de ne pas honorer une dette de 247 milliards de francs CFA envers cette entreprise publique. De son côté, la Senelec refuse de dramatiser la situation.

Au Sénégal, l’accès à l’électricité passe par les hydrocarbures, dont le prix est plafonné par l’État, afin d’alimenter ses centrales. Cela a ainsi créé un trou budgétaire dans les comptes de l’entreprise, ce dont s’alarme Habib Aïdara, le secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’électricité.

« Dernièrement, nous avons eu à faire les comptes. L’État nous doit une ardoise de 247 milliards. C’est énorme, c’est presque le chiffre d’affaire annuel de Senelec. Si des mesures ne sont pas prises, certainement, à partir de la semaine prochaine, on va aller vers des délestages importants. »

Ici, tout le monde a en mémoire les émeutes de l’électricité de 2011, alors que le délestage était quotidien. À la Senelec, on se veut rassurant. « Nous ne sommes absolument pas aujourd’hui dans les prémices d’un délestage accentué. Nous sommes dans une situation assez dégagée avec une société qui normalement fonctionne avec ses encours, ses dettes, ses clients qui lui doivent de l’argent et qui doivent de l’argent à ses fournisseurs. Tout ça pour moi c’est du quotidien », explique Hamidoune Diagne, responsable de la communication de l’entreprise.

Une électricité continue, cela a un coût. Et même pour Momar Ndao, président de l’association des consommateurs sénégalais, il faut faire un effort de toute part. « Puisque nous avons obtenu récemment une baisse de 10% sur le prix de l’électricité, il serait raisonnable qu’on puisse avoir un petit ajustement qui permette de faire fonctionner l’entreprise. »

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