L’ancien journaliste Adama Gaye a été interpellé, chez lui, lundi 29 juillet, et est désormais mis en examen par la justice sénégalaise pour « Offense au président de la République et atteinte à la sûreté de l’Etat », après avoir publié des textes sur les réseaux sociaux, mettant en cause la gestion du secteur du gaz et du pétrole par le président Macky Sall.
L’ancien journaliste sénégalais, Adama Gaye, très critique à l’égard du président Macky Sall, a été inculpé, mercredi 24 juillet et interpellé quatre jours plus tard par la Division des investigations criminelles (DIC) de la police judiciaire.
Joint par RFI, son avocat, Maître Cheikh Khoureyssi Ba, dénonce une atteinte à la liberté d’expression. « Il est écrabouillé par la machine judiciaire sans aucune possibilité de répercuter ses cris de douleur parce qu’il est serein. Il est digne. Mais ce qui se passe est totalement innommable. »
« C’est à la limite extrêmement grave que l’État puisse, pour des histoires d’expression d’une pensée, vous priver de votre liberté, vous écraser de cette façon parce que l’article 139 – qui est mis en branle et qui permet le placement en détention – lie les mains du juge qui ne peut que suivre les réquisitions du parquet quand il demande la mise en détention et surtout quand il s’oppose à la mise en liberté, la demande devient ipso facto irrecevable, pointe l’avocat. Ça, ce sont des principes incontournables qui sont violés. Il y a une abondante jurisprudence aussi bien de la chambre d’accusation sénégalaise que du groupe de travail des Nations unies et également des juridictions sous régionales comme la Cédéao [Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest]. Nous avons donc bon espoir que le droit sera dit ».
Adama Gaye a été transféré, mercredi 31 juillet, à la prison de Rebeuss.
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