Un nouveau procès s’ouvre ce vendredi 2 août en RDC dans le cadre du meurtre des experts de l’ONU, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, en mars 2017 au Kasaï central. Le colonel Mambweni et les inspecteurs Jose Tshibuabua et Thomas Nkashama vont comparaître pour la première fois sur le banc des accusés. Ces trois agents de l’État, dont l’implication est pointée par RFI et d’autres médias étrangers depuis septembre 2017, font partie d’une liste d’une vingtaine de suspects appelés à se présenter devant la cour militaire de l’ex-Kasaï occidental.
Pour juger un colonel, il faut plus qu’un tribunal militaire de garnison. C’est la raison principale de ce changement d’échelon, selon la justice militaire congolaise. Le colonel Jean de Dieu Mambweni, qui est soupçonné d’avoir piégé les experts et livré les armes qui les ont tués, sera bien cette fois sur le banc des accusés. Il devra répondre, comme ses comparses, les inspecteurs Jose Tshibuabua et Thomas Nkashama, qui étaient à l’époque des faits deux honorables correspondants des services, de meurtre comme crime de guerre, de terrorisme, d’association de malfaiteurs et de non-respect des consignes.
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Car il ne faut pas s’y tromper. La comparution de ces trois agents devant la cour militaire de l’ex-province du Kasaï occidental n’est pas la reconnaissance d’une responsabilité de l’État congolais dans ce double assassinat. La cour va encore devoir, selon l’auditeur général de l’armée, travailler à identifier les commanditaires.
C’est donc bien un nouveau procès qui s’ouvre ce vendredi. Officiellement, la procédure devant le tribunal militaire de Kananga n’est pas close, mais les deux dossiers devraient être joints dans les prochaines semaines. Ce qui devrait retarder un peu le déroulement des débats. Les juges de la cour militaire devraient reprendre toutes les minutes du premier procès pour s’imprégner de l’affaire et pourraient convoquer, au besoin, accusés et suspects qui ont déjà témoigné dans le premier procès.
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Une fois de plus, ce procès ne concerne pas les trois accompagnateurs congolais des experts, toujours portés disparus selon l’ONU. Pour les familles de Betu, Pascal et Isaac, il faudra encore attendre pour espérer que justice soit faite. Les enquêtes les concernant sont toujours en cours.