Le président algérien par intérim Abdelkader Bensalah a limogé mercredi 31 juillet le ministre de la Justice Slimane Brahmi et l’a remplacé par Belkacem Zeghmati, l’actuel procureur d’Alger, après consultation avec le Premier ministre Noureddine Bedoui, selon un communiqué de la présidence.
La présidence ne cite aucun motif pour ce limogeage, mais elle précise qu’il a été fait conformément à la Constitution. Pourtant, selon l’article 104 de la Loi fondamentale, le gouvernement en fonction lors de la démission d’un président ne peut être remanié jusqu’à l’élection d’un nouveau chef d’Etat.
Ce cas s’applique à Slimane Brahmi, qui avait été nommé le 31 mars dernier avec l’ensemble du gouvernement actuel par Abdelaziz Bouteflika, deux jours avant sa démission.
Alors, si cette nomination n’est pas formellement légale, elle est très politique.
Belkacem Zeghmati, le nouveau ministre de la Justice est une personnalité que les Algériens connaissent bien. Il avait marqué les esprits en 2013, en émettant un mandat d’arrêt international pour corruption contre Chabib Khelil, l’ancien ministre de l’Énergie, un homme très puissant, proche d’Abdelaziz Bouteflika. Finalement, le mandat d’arrêt avait été annulé pour vice de forme en 2016, et le procureur démis de ses fonctions.
Belkacem Zeghmati venait tout juste de reprendre son poste à la tête de la Cour de justice d’Alger. Il devient aujourd’hui garde des Sceaux dans un contexte ou les autorités assurent vouloir s’attaquer à la corruption.