L’accord de paix signé le 6 février dernier entre les autorités de l’État et 14 groupes armés se fait petit à petit. Parmi les exigences de l’accord, la levée des barrières illégales des groupes armés. Mais les incidents se poursuivent. Selon le bureau des Affaires humanitaires de l’Onu, Ocha, au premier semestre 2019, 130 incidents contre le personnel humanitaire et leurs biens ont été enregistrés. La levée des barrières ne signifie pas systématiquement amélioration de la situation sécuritaire.
Ce responsable d’une ONG qui préfère rester anonyme se plaint de la confusion qui règne sur certains axes de sa zone de travail. Depuis la levée officielle des barrières des groupes armés de cette zone, les rapines ont toujours lieu mais les interlocuteurs, avant clairement connus, sont désormais plus difficiles à identifier. Cette ONG parle même de jeu de cache-cache avec la Minusca.
Un transporteur mentionne des personnes « affamées » sur les axes. Un autre identifie une nouvelle problématique : le remplacement de la taxation des groupes armés par certains hommes en uniformes.
Pour le syndicat des transporteurs, il est trop tôt pour tirer un premier bilan. « Il faut du temps et nous appelons le gouvernement à rester très vigilant sur la question de la sécurité sur les axes », indique le syndicat.
À Ndele, la députée Soumain ne constate pas d’augmentation des braquages. Néanmoins, elle craint le vide et appelle les autorités à venir rapidement effectuer le DDR pour éviter que celui-ci n’oblige les éléments des groupes armés à chercher de nouveaux moyens de subsistance.