Les obsèques de l’ancien président de la Cour constitutionnelle Kéléfa Sall se sont déroulées dans la sobriété et la discrétion, mardi 30 juillet.
De la levée du corps à la mosquée ; du cimetière au domicile familial, pas un mot. Aucun officiel n’est présent aux obsèques de l’ancien président de la Cour constitutionnelle Kéléfa Sall. Rares sont ceux qui se prêtent aux interviews.
« C’était une personnalité très courageuse et attachée aux principes de l’honneur et de la dignité, raconte Ali Sady un ami. Vous savez, le problème des funérailles officielles, à mon avis le connaissant, n’a pas beaucoup d’importance. »
Pas de funérailles nationales, pas de cérémonie, pas même un communiqué. La famille a décliné toutes les propositions, explique Aboubacar Dansoko, collaborateur au temps du Conseil national de transition (CNT). « C’est conforme à la volonté de la famille, souligne-t-il. L’hommage national avait été proposé par l’association des magistrats, des anciens membres du CNT, et pratiquement toutes les corporations ont voulu qu’il y ait ce symposium, mais tous étaient obligés de se conformer aux vœux de la famille parce que c’était conforme à ce qu’il avait souhaité de son vivant. »
De nombreux magistrats et juristes, quelques figures de la société civile accompagnent le corps. « Il n’a pas survécu à l’injustice », déclarait peu après sa mort le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo.
« Nous devons compatir à la douleur de la famille (…) et non politiser tout ce qui se passe », répondait dans la presse Amadou Damaro Camara, chef du groupe parlementaire RPG.
Hors micro, certains proches disent avoir vu Kéléfa Sall profondément « meurtri » par sa destitution. D’autres affirment qu’il aurait donc refusé tout hommage officiel.
Membre du Conseil national de transition de 2010 à 2013, Kéléfa Sall avait été destitué de son poste de président de la Cour constitutionnelle en septembre dernier suite à une fronde au sein de l’institution. Si certains de ses pairs l’accusaient de « gestion opaque », opposition et société civile avaient alors dénoncé une « éviction » en plein débat sur l’opportunité d’une révision constitutionnelle. Ils rappelaient les mises en garde de Kéléfa Sall au président Alpha Condé l’enjoignant lors de sa réélection en 2015 à « ne pas céder aux sirènes révisionnistes ».