En Guinée, l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Kéléfa Sall, est décédé, samedi 27 juillet, des suites de maladie, à l’âge de 61 ans. Il était en froid avec le président Alpha Condé, depuis 2015.
Kéléfa Sall avait averti l’actuel chef de l’Etat de ne pas céder à la tentation d’un maintien au pouvoir, une mise en garde adressée à Alpha Condé lors de son investiture pour son second et dernier mandat à la tête de la Guinée.
Bien connu en Guinée pour son opposition à un tripatouillage de la Constitution, Kéléfa Sall a été évincé suite à une fronde de la majorité des membres de la Cour constitutionnelle, confirmée par un décret du président guinéen le 3 octobre 2018. Depuis, Kéléfa Sall est resté chez lui. Dans cette retraite, il soignait une attaque cardiaque qui a eu finalement raison de lui.
Pendant cette crise d’août-septembre 2018, il avait eu le soutien de plusieurs associations et organisations de la société civile dont la cellule Balai citoyen qui avait dénoncé « une procédure illégale et non fondée » dans cette destitution.
Magistrat de formation et de carrière, Kéléfa Sall est diplômé de la faculté de droit de l’Institut polytechnique de Conakry et de l’École nationale d’administration de Paris (ENA).
Il a également été membre du Conseil national de transition, assemblée qui a légiféré sous le régime militaire. Membre fondateur puis président de l’Association des magistrats de Guinée, Kéléfa Sall a été président de la Cour constitutionnelle en 2015 mais il a été destitué par ses collègues de l’institution qui lui ont retiré leur confiance.
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