En Tunisie, la mort du président a ouvert une parenthèse pacifiée dans la campagne électorale. Mais la politique va reprendre ses droits en vue du scrutin présidentiel prévu à la mi-septembre et législatif en octobre. La trêve entamée mercredi 24 juillet devrait durer jusqu’à la fin de la période de deuil national en milieu de semaine prochaine. Mais la brièveté des délais avant les élections laisse augurer une campagne intense.
La période de deuil, respectée à la lettre par les protagonistes de l’échiquier politique, a permis une unité rare. Le chef du gouvernement s’est plusieurs fois affiché avec le fils du président alors que ces deux responsables politiques issus du même camp sont à couteaux tirés.
Au vu du très court laps de temps, les alliances semblent compromises avant les élections, d’autant que le président Essebsi a souvent agi avec autorité en coulisses au sein de Nidaa Tounes, le parti majoritaire lors des dernières législatives.
Une date d’élection annoncée au 15 septembre
Nombre de formations issues du parti présidentiel pourraient être tentées de faire cavalier seul avant d’envisager des alliances au second tour des législatives.
Pour la présidentielle, si la date de l’élection était confirmée au 15 septembre, c’est à dire avant les législatives, la campagne serait davantage portée sur les profils des candidats que sur les partis. Cela favoriserait des personnes à l’image du magnat des médias Nabil Karoui, favori des sondages ou Amir Moussi, qui affiche sa fidélité à Ben Ali.
Comme Béji Caïd Essebsi n’a pas signé un nouveau code électoral qui visait à exclure les nouveaux venus, l’exécutif pourrait être tenté de trouver d’autres moyens de leur barrer la route.