Les forces armées de Khalifa Haftar ont annoncé avoir bombardé dans la nuit de vendredi 26 à samedi 27 juillet sept sites militaires appartenant au Gouvernement d’union nationale. Le site le plus important est celui de l’académie de l’armée de l’air situé dans la ville de Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli. C’est la première fois depuis le début de l’offensive de Haftar, le 4 avril, que les affrontements se déroulent en dehors de Tripoli et de ses alentours.
Sur place, les autorités locales assurent qu’il n’y a pas eu de dégâts majeurs contrairement à l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) de Haftar qui assure avoir fait des blessés et causée de lourds dégâts matériels.
Misrata n’a pas été choisie au hasard. Les principales brigades qui affrontent les hommes de Haftar à Tripoli viennent de là. Des membres influents du gouvernement de Tripoli liés au courant islamiste sont aussi originaires de cette ville.
Militairement, la cible était aussi stratégique : l’académie de l’armée de l’air abrite les drones fournis par la Turquie. Ce sont ces mêmes drones qui ont attaqué jeudi la base aérienne de Haftar à Jufra.
Diplomatiquement enfin, le message est fort : l’Italie possède une base militaire à Misrata et ses soldats viennent régulièrement dans l’académie. L’état-major transalpin a immédiatement assuré qu’aucun homme n’a été blessé.
Cette attaque est un message clair lancé par Haftar. Son objectif n’est pas seulement la prise de la capitale, mais l’anéantissement de l’ennemi et de ses alliés. Tout dialogue envisagé ces dernières heures semble donc compromis.
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