Journée de deuil et d’hommage en Tunisie, trois jours après le décès de Beji Caïd Essebsi. Les obsèques du président tunisien ont lieu ce samedi 27 Juillet dans la capitale du pays. Une première cérémonie se tenait, ce matin, au palais présidentiel de Carthage en présence de plusieurs chefs de l’Etat et de gouvernement.
La foule est massée au cimetière du Djellaz qui domine Tunis sous un soleil de plomb attisé par un vent marin, en attente du cortège funèbre parti du palais de Carthage à une vingtaine de kilomètres de là. La route est quadrillée par les forces de l’ordre.
Les militaires stoïques, déployés en très grand nombre, tranchent avec l’émotion palpable autour de la dernière demeure du président. Son fils avait appelé le peuple entier à venir lui rendre hommage. Des femmes en pleurs, des hommes tristes sont venus dire au revoir à celui qu’ils considèrent massivement comme leur père à tous.
Mort à 92 ans, Béji Caïd Essebsi a accompagné la jeune démocratie balbutiante et c’est essentiellement ce que les adolescents retiendront de lui. « Il nous a guidé sur une nouvelle route. À nous de la poursuivre », confiait en pleurs Sarah, la quarantaine. La solennité du moment tranche d’ailleurs avec les youyous et l’hymne national qui ont été chantés auparavant par des petits groupes.
Chefs d’État et de gouvernement
La présence de chefs d’État et de gouvernement est aussi un symbole très fort. Nombre de Tunisiens ont confié être profondément touchés par la venue d’Emmanuel Macron, le président français, qui s’est entretenu à son arrivée à l’aéroport, avec le chef du gouvernement, Youssef Chahed.
« Il a supporté, pour votre pays, la stabilité de la Constitution, l’attachement à la liberté, l’attachement à l’ouverture, une place inédite donnée aux femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes avec courage, qu’il s’agisse du mariage comme de l’héritage, a déclaré le président français. Il a su, à nouveau, embrasser les combats de son époque, comme Bourguiba jadis menait la Tunisie, dans l’ère de la modernité. Ses combats ne sont pas achevés mais dans des temps difficiles où l’obscurantisme menaçait, où le terrorisme était là, où le cours de monde nous a tous bousculés, il a fait partie de tous ceux qui ont tenu, avec courage, pour une Tunisie éclairée, ouverte, tolérante, attachée aux valeurs universelles ».