En RDC, au moins 9 civils ont été tués dans la soirée du lundi 22 juillet, au cours d’une nouvelle attaque sanglante attribuée aux combattants des Forces démocratiques alliées (ADF) à Mabasele, à environ 30 kilomètres de Beni. Plusieurs habitants ont déserté la zone craignant de nouvelles attaques. Trois jours plus tard, RFI s’est rendue sur place.
Le village est désert. Tous les habitants ont quitté le lieu. Ils redoutent une autre attaque.
Porte défoncée, meubles sens dessus dessous, dans cette maison abandonnée, c’est le chaos. Au niveau de la cour, à part le bourdonnement des mouches qui s’agglutinent sur le reste de sang d’un jeune homme qui a été tué trois jours plus tôt. Ici, c’est le silence.
À environ deux kilomètres d’ici se tient la cérémonie de levée de deuil où se retrouvent également quelques rescapés.
Esther a reçu une balle à l’épaule. Malgré sa blessure, elle tenait à assister à cette cérémonie. Elle est encore sous le choc, mais elle se souvient de tout : « Les assaillants étaient dehors. Ils étaient en train de tirer en direction de la cuisine alors qu’on était dedans. Ils tiraient dans tous les sens. Maman a été touchée et tout le monde aurait pu être touché. Quand ils ont fini, ils sont partis faire la même chose chez le voisin. On a laissé maman qui était agonisante et nous avons fui ».
Son mari, Hector, tout aussi affecté, regrette que l’armée, d’après ses termes, ne soit pas si efficace dans la région. « J’ai mal au cœur quand je vois que l’armée ne fait rien. Les gens meurent ici. On ne bénéficie d’aucune protection. Ils ne nous défendent pas. Ils n’arrivent qu’après ce type d’évènements ».
Entre-temps, plusieurs milliers de personnes ont quitté la zone.