L’ancien président de l’Assemblée et leader du parti d’opposition le Moden Fa Lumana, Hama Amadou, vient d’être déchu de la présidence de son parti. Une décision de justice prise après une assignation de son vice-président, qu’Hama Amadou vient de limoger. Hama ne peut donc plus parler au nom du parti ni diriger un parti politique.
Tout est parti d’une simple guerre de positionnement, une recherche de leaderships entre deux clans rivaux à l’intérieur du parti et à l’absence de son président en exil depuis trois ans.
Aussi pour éviter de perdre le contrôle du parti, Hama Amadou décide depuis son lieu d’exil à Cotonou de limoger l’intérimaire qu’il a lui-même nommé en la personne de Oumarou Noma.
La réaction de ce dernier ne s’est pas fait attendre. Il décide à son tour d’assigner Hama Amadou en justice. 24 heures après, la décision du juge des référés tombe avec des lourdes conséquences politiques pour Hama Amadou.
Dans l’ordonnance rendue, le juge des référés constate « la déchéance de monsieur Hama Amadou de la présidence du parti Moden Fa Lumana à la suite de sa condamnation à un an d’emprisonnement ferme dans l’affaire dite « des bébés nigérians » ». Lui et son épouse avaient été condamnés à un an de prison ferme, reconnus coupables de « supposition d’enfant », un délit qui consiste à attribuer la maternité d’un nouveau-né à une femme qui ne l’a pas mis au monde. Une peine que Hama n’a pas purgée, il est toujours en exil.
Le juge a également constaté que Hama Amadou n’a pas qualité d’agir au nom du parti et décide alors d’annuler la décision prise par Hama Amadou de limoger son intérimaire.
En termes clairs, Hama Amadou est déchu de ses pouvoirs politiques et ne peut plus être à la tête d’un parti politique. Selon certains observateurs, cette décision judiciaire intervient à quelques jours seulement de l’organisation du congrès du parti que les deux clans rivaux revendiquent.