Dix jours après sa mort, l’Afrique du Sud rendait un dernier hommage au chanteur Johnny Clegg. Celui que l’on surnommait le « Zoulou blanc » a été enterré la semaine dernière lors d’une cérémonie privée. Mais vendredi 26 juillet, c’est une nuée d’artistes, de personnalités publiques et politiques, mais aussi les fans sud-africains qui se sont rassemblés à Johannesburg pour un dernier concert en hommage à Clegg. Le chanteur et militant contre le régime de l’apartheid restera dans les mémoires comme l’un de ceux ayant unifié la nation arc-en-ciel.
Des danses zouloues, les titres phares de l’artiste, les hommages de nombreuses personnalités. L’adieu de l’Afrique du Sud à Johnny Clegg est réussi selon Anika, qui se souviendra de lui comme d’un homme de rupture pendant l’apartheid. « J’aime Johnny Clegg, je l’adore. Je pense que ce qu’il a fait est incroyable pour nous. Il nous a redonné notre fierté lors des jours sombres de l’apartheid, explique-t-elle. Il nous a permis de nous rapprocher de tous les sud-africains. C’est le seul à avoir fait ça. »
C’est son militantisme contre le racisme institutionnel qui marque les esprits chez les jeunes sud-africains, comme Thato, qui salue les efforts de Clegg pour une nation pleinement arc-en-ciel. « Il a permis certaines avancées. Mais aujourd’hui, nous reculons sur ces problématiques. Des moments comme cette cérémonie doivent nous rappeler de continuer nos efforts pour un société multi raciale », affirme le jeune homme.
Le seul qui parlait à tous les Sud-Africains
Car l’Afrique du Sud est aujourd’hui plus que jamais plombée par les divisions et les inégalités, raciales et économiques. Le « Zoulou blanc » était l’un des seuls à parler d’une seule voix à tous les Sud-Africains.
« Je pense que son esprit va se transmettre aux nouvelles générations mais que ça va prendre du temps en Afrique du Sud et dans le monde. Il dépassait tous les clivages, les cultures, les nations et les générations », témoigne Martin, un fan de la première heure.
A la sortie de la cérémonie, plusieurs fans se désolaient déjà de l’absence de ce qu’ils appellent l’esprit d’unité de Clegg dans l’Afrique du Sud d’aujourd’hui.