Les autorités rwandaises demandent des explications après l’arrestation mardi 23 juillet à Kampala d’une quarantaine de leurs ressortissants, tous officiellement membres d’une église évangéliste. Cette opération a été menée par les services de renseignements de l’armée ougandaise. Mais pour l’instant, il n’y a que très peu d’informations officielles. Depuis des mois, les services de Yoweri Museveni arrêtent des Rwandais et les accusent d’espionnage.
A en croire la presse ougandaise, la petite église de Kibuye situé non loin de Kampala sur la route d’Entebbe était un nid d’espions, à la solde du NISS, les puissants services rwandais. La police ougandaise était officiellement associée à l’opération, mais l’un de ses porte-parole botte en touche, « c’est une opération entièrement menée par les renseignements militaires et liée à la sécurité nationale », explique-t-il.
Pas beaucoup plus d’informations du côté de l’UPDF, l’armée ougandaise. « Les enquêtes sont en cours », se contente de répondre un officier ougandais. L’ambassadeur du Rwanda à Kampala a écrit jeudi aux autorités pour demander des explications et un droit de visite pour les détenus.
Des arrestations qui agacent Kigali
Un officiel rwandais s’agace : « Faire croire que 40 espions se sont tous retrouvés dans une même église au même moment, c’est tout simplement ridicule », estime-t-il.
Le gouvernement rwandais avait déjà protesté ces derniers mois contre les arrestations et les expulsions de dizaines de ressortissants, évoquant le cas d’une centaine d’entre eux détenus au secret dans les geôles des renseignements militaires.
A chaque fois, officiellement ou à travers des fuites dans les médias locaux, les services ougandais accusent ces civils rwandais d’espionner pour le compte de Kigali. Les deux pays sont à couteaux tirés depuis des mois et s’accusent l’un l’autre de chercher à se déstabiliser.