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Cameroun: ce que l’on sait de la mutinerie à la prison centrale de Yaoundé

Au Cameroun, difficile d’établir un bilan après la mutinerie qui a gagné la prison centrale de Yaoundé Kondengui lundi 22 juillet. Tout l’après-midi et toute la soirée, des centaines de détenus ont manifesté à l’intérieur de la prison mais les forces de défense et de sécurité ont finalement réussi à maîtriser la situation.

Le secteur était toujours quadrillé ce mardi dans la matinée mais le calme était revenu dès minuit après que les coups de feu ont résonné durant plusieurs heures. Il est pour le moment encore difficile de faire un bilan de ce qui s’est passé – que ce soit sur le plan humain ou matériel – car les autorités camerounaises n’ont toujours pas communiqué sur la situation.

Mais la société civile évoque des chiffres. David Eboutou, militant des droits de l’homme, anciennement détenu lui-même dans cette prison, parle de quatre blessés légers et deux blessés plus graves. Il évique surtout de lourds dégâts matériels.

« Ce matin, c’est une atmosphère de ruine qui règne, nous explique-t-il, joint au téléphone. C’est un calme précaire (qui règne) avec des bâtiments totalement détruits, des morceaux de bois, ça et là, des détritus issus du feu…»

Le feu dont parle David Eboutou c’est un incendie que les détenus ont allumé, qui a été finalement maîtrisé. Le bureau du surveillant général dans la cour centrale a notamment été détruit, toute comme entre autres la salle informatique ou la salle des machines à coudre qui sert aux formations en vue de la réinsertion des détenus.

Mais la prison de la prison centrale de Yaoundé Kondengui est quoiqu’il en soit surpeuplée. D’une capacité de quelque 800 places, elle accueillerait entre 5 et 6 000 prisonniers. Des détenus de droit commun mais également des opposants du MRC, le parti de Maurice Kamto. Ils seraient plusieurs centaines à y être détenus.

Il y aussi des personnes arrêtées dans le cadre de l’opération Epervier, l’opération anticorruption du gouvernement. Il y a donc entre ses murs des anciens ministres, des anciens généraux ou anciens directeurs de sociétés d’État.

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